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Londres et Paris vont déposer une résolution à l'ONU "condamnant la répression" en Syrie
Londres et Paris vont déposer une résolution à l'ONU "condamnant la répression" en Syrie
La Grande-Bretagne et la France vont déposer, mercredi 8 juin, une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour "condamner la répression" en Syrie, a annoncé le premier ministre britannique, David Cameron, devant le Parlement. M. Cameron a évoqué "des rapports crédibles faisant état de milliers de morts et de jusqu'à 10 000 personnes emprisonnées", jugeant "totalement inacceptable" la répression contre les manifestants opposés au régime de Bachar Al-Assad.
Le projet de résolution exige la fin immédiate des violences contre les manifestants et réclame la coopération des autorités syriennes avec une enquête de l'ONU sur des atteintes présumées aux droits de l'homme. Le Conseil de sécurité se réunira mercredi à 15 heures à New York (21 heures à Paris) pour discuter du texte. "Nous ne devons pas rester silencieux", a assuré David Cameron. "Aujourd'hui à New York, la Grande-Bretagne et la France vont déposer une résolution pour condamner la répression, demander des comptes et obtenir un accès humanitaire, a poursuivi M. Cameron. Si quelqu'un vote contre cette résolution ou tente d'y opposer son veto, il devra en référer à sa conscience".
"NOUS VERRONS CE QUE FERONT LES RUSSES"
Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, avait indiqué mardi que son pays tentait "de persuader d'autres pays que le Conseil de sécurité a le devoir de s'exprimer" sur la situation en Syrie. La veille, Alain Juppé avait déclaré à Washington que la France était prête à demander au Conseil de sécurité de l'ONU le vote d'une résolution condamnant la répression en Syrie. "La situation est très claire. En Syrie, le processus de réformes est mort et nous pensons que Bachar [Al-Assad] a perdu sa légitimité à la tête du pays", a dit le ministre français. "Nous pensons, tous ensemble, que nous devons maintenant avancer et faire circuler ce projet de résolution au Conseil de sécurité", a ajouté le chef de la diplomatie française. Il estime que cette résolution pourrait être adoptée par au moins 11 des 15 pays.
Le rôle de la Russie, qui dispose d'un droit de veto, devrait à nouveau être déterminant. "Nous verrons ce que feront les Russes. S'ils mettent leur veto, ils prendront leurs responsabilités. Peut-être que s'ils voient qu'il y a 11 votes en faveur d'une résolution, ils changeront d'avis. Il y a donc un risque à prendre et nous sommes prêts à le prendre", a promis M. Juppé. Il a reconnu que la réaction initiale d'Al-Assad, qui semblait proposer des réformes politiques à ce mouvement inspiré des révolutions arabes, avait incité les puissances occidentales à retenir leurs critiques. Mais les derniers développements ont montré que le régime syrien n'allait pas changer sa façon de gouverner, a-t-il ajouté.
LOURD BILAN À JISR AL-CHOUGHOUR
Depuis le début de la semaine, les autorités ont décidé d'envoyer l'armée à Jisr Al-Choughour, une ville du nord-ouest où, selon la télévision d'Etat, 120 membres des forces de sécurité ont été tués. C'est la première fois que les autorités font état d'une confrontation d'une telle ampleur en onze semaines de contestation. Mais la version des autorités est contestée par des organisations de défense des droits de l'homme.
Wissam Tarif, directeur de l'ONG Insan, évoque lui des combats entre des forces loyalistes et des militaires ayant fait défection. "Une unité ou une division de l'armée est arrivée dans le secteur dans la matinée [de lundi]. Il semble qu'une autre soit arrivée [dans l'après-midi] pour mater cette défection", a-t-il dit sur la base des témoignages de plusieurs personnes présentes dans la ville. Wissam Tarif juge également "incohérent" le très lourd bilan avancé par la télévision d'Etat.
D'autres activistes proches de l'opposition assurent pour leur part que le pouvoir a lancé une opération de sécurité dans Jisr Al-Choughour dès samedi. Au moins 37 habitants et dix policiers auraient été tués dans ce contexte. D'après des habitants, les violences ont éclaté samedi quand des tireurs embusqués sur le toit de la poste centrale ont ouvert le feu sur un cortège funèbre dont les participants portaient en terre six manifestants tués la veille.
Damas interdisant son territoire aux médias internationaux, il est impossible de vérifier les dires des uns et des autres.
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