• Tripoli accuse l'Otan d'avoir tué des civils dans la capitale Publié le 19-06-11 à 18:01 Modifié à 21:03 Réagir Réagir Immeuble résidentiel dans le quartier de Soul al Djouma à

    Tripoli accuse l'Otan d'avoir tué des civils dans la capitale

     

    Immeuble résidentiel dans le quartier de Soul al Djouma à Tripoli, que les autorités gouvernementales présentent comme détruit par des frappes de l'Otan. Des responsables libyens ont affirmé dimanche que l'Otan était responsable de la mort de plusieurs civils lors d'un raid aérien mené dans les quartiers est de Tripoli, tandis que l'Alliance n'a, pour l'instant, pas fait mention d'erreur dans les cibles assignées lors des raids de son aviation. /Photo prise le 19 juin 2011/REUTERS/Nick Carey
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    Immeuble résidentiel dans le quartier de Soul al Djouma à Tripoli, que les autorités gouvernementales présentent comme détruit par des frappes de l'Otan. Des responsables libyens ont affirmé dimanche que l'Otan était responsable de la mort de plusieurs civils lors d'un raid aérien mené dans les quartiers est de Tripoli, tandis que l'Alliance n'a, pour l'instant, pas fait mention d'erreur dans les cibles assignées lors des raids de son aviation. /Photo prise le 19 juin 2011/REUTERS/Nick Carey (c) Reuters

    par Nick Carey

    TRIPOLI (Reuters) - Les autorités libyennes ont imputé dimanche à l'Otan la mort de neuf civils, tués selon elles lors d'un raid aérien dans les quartiers est de Tripoli, une accusation qui pourrait susciter de nouvelles hésitations sur la mission des alliés en Libye.

    Les opérations de l'Otan sont entrées dimanche dans leur quatrième mois. Elles dépassent désormais de trois semaines la campagne de bombardements aériens menée par l'alliance atlantique au printemps 1999 pour contraindre l'armée serbe à se retirer du Kosovo.

    Un porte-parole a déclaré que l'Alliance prenait très au sérieux les informations concernant des victimes civiles et qu'elle allait tenter d'établir si des habitants avaient ou non été tués par une bombe tirée par un de ses avions.

    Aux premières heures de la matinée, dimanche, des journalistes ont été conduits par des responsables gouvernementaux dans le quartier résidentiel de Soul al Djouma à Tripoli où ils ont pu voir un cadavre retiré des décombres d'un immeuble.

    Ils ont ensuite été conduits dans un hôpital où leur ont été présentés les corps de deux enfants et de trois adultes, tandis que les officiels avançaient le chiffre de sept tués.

    Abdelati Obeïdi, ministre libyen des Affaires étrangères, a par la suite fait état de neuf morts et de 18 blessés, dénonçant "une tentative pathétique (...) de casser le moral des habitants de Tripoli et de laisser un petit nombre de terroristes semer le désordre et l'instabilité dans une ville paisible".

    "Nous ne pardonnerons jamais, nous n'oublierons jamais. Nous sommes ici sur notre terre, unis derrière notre leader, prêt à la paix comme au combat pour notre liberté et notre honneur", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse.

    Malgré les incertitudes entourant cette annonce, le lieutenant-colonel Mike Bracken, porte-parole de l'Otan, a déclaré à la BBC que "l'Otan serait profondément désolée si l'examen de cet incident concluait à la responsabilité d'une arme" alliée.

    "Cela dit, je voudrais que vous considériez les résultats de cette opération au cours des trois derniers mois et la précision des armes pour éviter des victimes civiles", a-t-il ajouté.

    LES REBELLES MANQUENT DE TOUT

    A l'origine, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu visait à mettre en place une zone d'exclusion aérienne protégeant les populations civiles contre les bombardements de l'aviation kadhafiste.

    A mesure de l'opération s'installait durablement dans le temps et que Mouammar Kadhafi parvenait à se maintenir au pouvoir, des tensions sont apparues entre alliés.

    L'Otan a exclu d'emblée l'idée d'un engagement de troupes au sol et a misé sur la capacité des insurgés à gagner du terrain et à marcher sur Tripoli.

    Mais l'inexpérience de ces combattants ainsi qu'une solide résistance de la part des troupes loyales au dirigeant libyen ont rendu ce scénario de moins en moins probable.

    Le dernier exemple en date de ce manque de coordination s'est déroulé dans les faubourgs de Zlitane où des rebelles espérant progresser en direction de la capitale se sont heurtés à un barrage de l'artillerie kadhafiste.

    Huit insurgés ont été tués, ce qui porte le bilan à plus de 40 tués au cours de la semaine écoulée, tandis que 200 autres ont été blessés.

    "Nous avons commis une erreur aujourd'hui. Nous avons envoyé les gars à pied avant les voitures", a reconnu un chef de file des combattants. "Nous avions pour stratégie de tout finir aujourd'hui mais certains combattants prennent cela pour un jeu", a-t-il ajouté.

    Sur les trois fronts que compte la guerre, les insurgés ont été considérablement ralentis au point de se trouver presque dans une impasse.

    "Les troupes de Kadhafi se sont installées dans des tranchées. Nous étions en train de patrouiller quand elles nous ont tendu une embuscade", a raconté un combattant présent sur la ligne de front de Dafniah, juste à la sortie ouest de Misrata.

    Après quatre mois de conflit, les rebelles contrôlent le tiers oriental de la Libye, la grande ville portuaire de Misrata et le Djebel Nefoussa, plateau qui s'étend le long de la frontière avec la Tunisie.

    Un médecin de Misrata a fait état dimanche de huit morts et de 36 blessés dans les rangs des rebelles.

    "Nous manquons de tout. Financièrement, c'est un échec complet. Soit les Occidentaux ne comprennent pas, soit ils s'en moquent. Rien de concret n'est intervenu. Et quand je dis rien, c'est vraiment rien", a commenté Ali Tarhouni, responsable des questions pétrolières au sein du Conseil national de transition à Benghazi. "Notre peuple est en train de mourir".

    Pierre Sérisier, Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français

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