• La Ligue sénégalaise des droits humains exige une enquête, Amnesty accuse Wade

    La Ligue sénégalaise des droits humains exige une enquête, Amnesty accuse Wade

    Trop, c’est trop ! Après la mort du jeune Malick Bâ qui a reçu, selon des témoins, une balle réelle qui ne lui a laissé aucune chance de survie, les Associations de droits de l’homme se sont levées pour exprimer leur indignation. Si du côté de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, il faut situer les responsabilités et sanctionner, pour le représentant de la Section sénégalaise d’Amnesty international, il ne faut pas chercher loin, le seul responsable, c’est Wade.

     « Jamais, je ne marcherai sur des cadavres pour accéder au Palais présidentiel », avait dit Wade, lors des joutes électorales de 1998. Des années plus tard, alors qu’il est à la tête du pays, des pertes en vies humaines sont enregistrées, suite à des manifestations de citoyens qui se retrouvent matés par les forces de l’ordre. Hier encore, Malick Bâ a perdu la vie, « tué », selon certains témoins par une balle réelle tirée par les forces de l’ordre. Son seul tort, c’est d’avoir participé à la manifestation des habitants de Sangalkam contre la mise en place de la délégation spéciale, une idée de Wade qui a voulu le découpage de la Communauté rurale de cette localité. 

    Coordonnateur de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye condamne cet acte et exprime son « exaspération » devant ce qui paraît, à son avis, « surprenant ». Car, selon le défenseur des droits de l’homme, il n’est pas fréquent que les forces de l’ordre usent de balles réelles dans leurs interventions. « On ne pouvait imaginer qu’au Sénégal, on pouvait franchir le cap », dit-il. Avant de poursuivre : « c’est un sentiment d’indignation, d’exaspération et de stupéfaction. On n’avait jamais pensé qu’au Sénégal, avec tous les combats qu’on a menés, on arriverait à des situations où des forces de l’ordre pouvaient utiliser des balles réelles contre une population désarmée ». 

    La Lsdh prévoit un vaste rassemblement avec la Raddho et Amnesty 

    Toutefois, Me Assane Dioma Ndiaye et ses camarades comptent hausser le ton. D’abord, ils exigent une enquête indépendante et impartiale pour l’élucidation de la mort du jeune Malick Bâ. Il faut nécessairement, de l’avis du coordonnateur de la Lsdh, que « les responsabilités soient situées et que la justice fasse rapidement son travail ». Le défenseur des droits de l’homme de prévenir : « nous n’excluons pas de porter le combat au niveau international, des droits de l’homme des Nations unies pour l’usage disproportionné et non conventionnel des armes par les forces de l’ordre ». 

    Ensuite, dit-il : « la Ligue sénégalaise des droits humains, main dans la main, avec Amnesty international et la Raddho, va tenir, dans les plus brefs délais, une conférence de presse. Mais ceci n’est qu’un préalable, car la prochaine étape est la grande marche contre les « dérives des forces de l’ordre et surtout l’impunité qui est érigée en méthode de gestion », fustige le coordonnateur de la Lsdh. Tous les hommes épris de liberté et de justice seront d’ailleurs invités à cette marche. 

    Amnesty accuse, la Gendarmerie se défend

    Aux côtés de leurs camarades de la Lsdh, la Section sénégalaise d’Amnesty international a condamné vivement ce qu’elle appelle le « meurtre par les gendarmes » du jeune Malick Bâ. N’y allant pas par quatre chemins, Seydi Camara accuse directement Wade. « Wade doit en porter l’entière responsabilité », indique-t-il. L’accusation portée contre Wade n’est pas fortuite, car, de l’avis du représentant d’Amnesty au Sénégal, c’est Wade qui a décidé le découpage de la Communauté rurale de Sangalkam. Afin d’y placer une délégation spéciale contre la volonté des administrés, et c’est encore Wade qui a voulu empêcher la manifestation, en y envoyant les gendarmes pour les réprimer. 

    Toutefois, de son côté, la Gendarmerie tente sinon de dégager sa responsabilité, du moins de l’atténuer. Dans un communiqué lu sur les ondes de la Rts, le chargé de communication de la Gendarmerie soutient que, c’est face à des attaques de plus violentes de la population et à cause de leur petit nombre que les éléments en place, qui n’avaient pas encore le soutien des renforts, ont tiré sur la foule pour la disperser, mais aussi pour sauver leur vie.

    Alassane DRAME

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