L’une des nouveautés du projet de loi instituant un ticket présidentiel, c’est l’introduction d’un quart bloquant au premier tour. Selon l’article 6 de ce texte,  « un ticket présidentiel est déclaré élu s’il vient en tête de l’élection et réunit au moins le quart des suffrages exprimés ». Babacar Gaye, le porte-parole du PDS, le parti au pouvoir, explique que cette réforme répond à un besoin de fixer un « seuil minimal au dessous duquel aucune légitimité ne peut être accordée à un ticket sorti vainqueur ». Pour Babacar Gaye, « c’est une façon d’accorder plus de légitimité au ticket qui serait élu ».

Officiellement, ce projet de loi maintient le second tour. Mais cette notion de « quart bloquant » soulève de vives inquiétudes de la part de la société civile et de l’opposition. Notamment au Parti socialiste où l’on craint une banalisation du scrutin.

« Si ce projet de loi est adopté, explique Serigne Mbaye Thiam, le chargé des élections au PS, cela voudra dire qu’un président de la République peut être élu au Sénégal en ayant 75% des électeurs qui auront voté contre lui. C’est un déni à la souveraineté populaire. Une telle légitimité au rabais est inacceptable », s’indique Serigne Mbaye Thiam.

Benno Siggil Senegaal s’est alliée à la campagne intitulée « Touche pas à ma Constitution », initiée par la société civile le week-end dernier afin de contester ce projet. Selon le porte-parole du PDS, ce projet de loi devrait être discuté le 23 juin à l’Assemblée nationale.