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[ Photos] Wade entre électrochoc et court-circuit Suite aux émeutes du 23 juin, le collectif « Y’en a marre » a appelé au calme et demandé aux autorités de respecter la Constitution. Malgré
Par baol-medias-culture dans Lancement Portail baol-medias le premier portail d'information général du baol le 29 Juin 2011 à 11:00[ Photos] Wade entre électrochoc et court-circuit
Suite aux émeutes du 23 juin, le collectif « Y’en a marre » a appelé au calme et demandé aux autorités de respecter la Constitution. Malgré ce discours d’apaisement, de nouveaux troubles agitent la région de Dakar, soumise aux coupures d’électricité pendant que l’armée se déploie dans les rues.
(Plus d'informations demain sur leral .net)
« Le 23 juin 2011, notre peuple s’est levé, uni et déterminé, pour briser les chaînes du fatalisme et protéger son choix : la République et la Démocratie ! » C’est sur ces mots, prononcés juste après l’hymne national, que le Collectif Y’en a marre débute sa « déclaration du 27 juin ». Depuis sa création en janvier 2011 par des rappeurs [1], le collectif a fédéré l’énergie de tous ceux qui « ne supportent plus la gestion calamiteuse du pays ». Dans une rafale verbale dont les rappeurs ont le secret, le collectif brocarde « les violations des libertés démocratiques, les coupures quotidiennes d’électricité, les hausses incessantes du coût de la vie, les campagnes agricoles chaotiques, la crise scolaire chronique, l’impasse de la santé et de la justice… ».
« Nous sommes un mouvement citoyen de veille républicaine, nous sommes des sentinelles de la démocratie et souhaitons remettre le Sénégalais au cœur de la politique de son pays, » explique le journaliste Cheikh Fadel Barro, porte-parole du groupe. Les membres de Y’en a marre se définissent comme « des esprits contestataires, des messagers anonymes qui vont de porte en porte pour inciter les Sénégalais à assumer leur responsabilité et à prendre leur carte d’électeur ».« Touche pas à ma Constitution »
Le 23 juin, les Sénégalais étaient descendus dans la rue pour s’opposer au projet du Président Wade de modifier la Constitution sénégalaise afin d’instituer « une majorité absolue à 25% , » permettant à un candidat d’accéder dès le premier tour au poste de Président s’il obtenait le quart des suffrages exprimés. Après le retrait complet du projet, la nouvelle bataille du collectif est la reconnaissance de « l’inconstitutionnalité de la candidature de M. Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2012 ».
Abdoulaye Wade, officiellement 85 ans, a accompli deux mandats consécutifs. Il avait annoncé dès 2009 sa volonté de briguer à nouveau la présidence, en contradiction avec la Constitution limitant à deux les mandats présidentiels. L’opposition le suspecte de vouloir imposer par la suite son fils, Karim Wade. « Les membres du Conseil constitutionnel doivent prendre leur responsabilité et demander au Président Wade de respecter la constitution en retirant sa candidature », tonnent les rappeurs durant la conférence de presse télévisée de ce 27 juin.« Le changement par les urnes, pas le feu ! »
Extraordinairement posés et calmes, dans ce contexte de surchauffe générale, les porte-paroles du groupe ne souhaitent pas « embraser le pays comme en Tunisie », et rappellent que les échéances électorales de 2012 sont « une opportunité pour les jeunes de se réapproprier leurs institutions démocratiques en allant s’inscrire sur les listes électorales ». Un combat stratégique de première importance lorsque l’on sait qu’en 2010 seulement 12% des 18-22 ans étaient enregistrés sur les listes, soit une réserve de plus d’un million de voix d’après un audit international (le Sénégal compte 14 millions d’habitants dont la moitié a moins de 18 ans).
Les membres féminins du collectif mènent également une campagne stratégique dans la région de Pikine pour inciter les femmes « à ne plus vendre leur vote pour un sac de riz ou des cadeaux de pacotille ». « Les femmes doivent se réapproprier leur destin et retrouver leur fierté de Sénégalaises ! », s’exclame Fatou, animatrice de rue. Refusant d’être assimilés à un quelconque parti de l’opposition, les membres du collectif n’excluent pas pour autant de « jouer un rôle éclairant sur les futurs candidats, de commenter leurs programmes ou de dénoncer ceux qui cherchent à tromper la jeunesse », avertit Cheikh Fadel Barro à la tribune.Risque du survoltage face au black-out
Face à l’exaspération de la population, ce discours républicain et responsable pourrait atteindre ses limites. Quelques heures après la conférence de presse, de violentes émeutes spontanées ont eu lieu dans plusieurs villes de la banlieue dakaroise suite aux coupures d’électricité prolongées de ces derniers jours. Plusieurs sièges de la Sénélec, la compagnie sénégalaise d’énergie, ont été saccagés dans la nuit. Les maisons de plusieurs ministres ont également fait l’objet d’attaques ciblées, entraînant dans la nuit le déploiement de l’armée pour riposter aux émeutiers. Par ailleurs, les étudiants protestent contre le retard du paiement des bourses universitaires, phénomène qui touche également les salaires de certains fonctionnaires. Le collectif Y’en a marre met « en garde les autorités contre les intimidations et la violence » en appelant les forces de l’ordre « à maîtriser les bavures individuelles » dans ses rangs afin d’éviter « une dérive aux conséquences incalculables ». Dans cette ambiance survoltée, le Président Wade saura-t-il réagir raisonnablement pour éviter l’embrasement général qui menace le Sénégal ?En moins d’une semaine, le Sénégal est en proie à des manifestations de rue violentes. Le 23 juin dernier, des militants de partis politiques d’opposition et des membres d’organisations de la société civile sont descendus dans les rues de Dakar pour manifester violemment contre le projet de ticket présidentiel de Abdoulaye Wade qui y a finalement renoncé, au regard de la très forte mobilisation populaire. Ce début de semaine, le Sénégal est encore en ébullition. Cette fois, il s’agit de manifestations tant à Dakar que dans sa banlieue contre les coupures intempestives d’électricité. En effet, ceux qui vivent cette situation inconfortable disent en avoir marre au point de s’en prendre, au cours de leur manifestation, aux locaux des agences de la compagnie nationale d’électricité et à des édifices publics. LesSénégalais nous montrent donc un visage nouveau.
En dehors de leur virulence verbale, ils se livrent très rarement à des actes de vandalisme au cours de leurs manifestations. On avait coutume d’entendre que les Sénégalais refusaient de payer des factures d’électricité pour cause de coupures intempestives, mais jamais on n’avait vu de pareilles levées de boucliers. Face à la persistance de la situation, ils sont donc passés à la vitesse supérieure. Ils ont en cela été aidés par la contestation politique de la semaine dernière qui a mis le pouvoir dans une posture difficile. En reculant face à son projet de ticket présidentiel, Wade a certes fait preuve de sagesse, mais il s’est mis en même temps en position de faiblesse face à l’opposition et à la société civile.
En mai 2009, il a confié la gestion de l’énergie à son fils Karim qui s’est retrouvé hyper ministre avec les portefeuilles de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et enfin des Infrastructures. Manifestement, ce dernier a du mal à réussir sa mission vu que la crise énergétique s’est même aggravée. Que va faire Gorgui pour calmer les manifestations qui prouvent que l’énergie est aussi vitale que l’eau et les denrées de première nécessité ? Va-t-il lui-même prendre en charge le portefeuille de l’énergie comme c’est souvent le cas dans certains pays avec, par exemple, le ministère de la Défense quand il y a un malaise dans l’armée ?
En attendant, le constat que l’on fait est que Wade a chaud. Il est pris entre une contestation politique qui exige son renoncement à la présidentielle de février 2012, voire son départ du pouvoir avant l’heure. Un printemps arabe version subsaharienne qui ne dit pas son nom. Et c’est l’ironie du sort pour celui qui, il n’y a pas longtemps encore, conseillait à Kadhafi de tirer les leçons de la révolution arabe en quittant le pouvoir. Contestations sociales et contestations politiques se sont jointes pour constituer un mélange détonant qui a toutes les chances de pourrir le mandat de l’homme du Sopi. Aujourd’hui, il est pris entre deux risques : celui de l’électrochoc et celui du court-circuit.
Il doit impérativement résoudre le problème de la crise énergétique pour ne pas faire le lit à un mécontentement généralisé. Ailleurs, on a connu les émeutes du pain, consécutives à l’augmentation du prix des produits de première nécessité. Bon nombre de pays africains avaient alors eu leur lot de manifestations violentes en 2008. Les crises énergétiques n’avaient jamais jusque-là, donné lieu à des violences de rue d’une telle gravité. Le Sénégal est bien parti pour se singulariser dans ce sens avec, à la clé, un coup dur pour son développement. On ne cessera jamais de dire que l’énergie est la sève nourricière du développement. L’inconfort politique semble désormais garanti pour Wade, pris entre le marteau et l’enclume avec ces remous itératifs sur les plans social et politique.
C’est à se demander comment il manœuvrera pour sortir indemne d’une telle situation. Mais Wade est capable à tout moment, pour son bonheur ou pour son malheur, de sortir de son chapeau une autre ruse pour les Sénégalais.« Le Sénégal perd son calme Ce pays, considéré comme l'un des plus stables d'Afrique, refuse un autre mandat au président Wade, 85 ans. Dakar et sa banlieue se sont réveillées hier matin, assommLe jus de la colère Journée chaude à Dakar. En effet, ce lundi 27 juin, la capitale sénégalaise et sa banlieue ont été secouées par de violentes manifestations : rues jonchées de pierres et d »
Tags : wade, senegalais, collectif, politique, constitution
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