• Le président de la Cour sur le crime d’infanticide : ‘Pourquoi pas en cas de suspicion d’infanticide la victime est présumée être née vivant

    Le président de la Cour sur le crime d’infanticide : ‘Pourquoi pas en cas de suspicion d’infanticide la victime est présumée être née vivante’
     
    ncore une fois, le rôle est paré du crime d’infanticide. L’infanticide bat le record des infractions à juger dans cette présente session. Pour le président de la Cour, ce crime est l’un des plus cruels. L’infanticide est une infraction qui présente certains paradoxes, soutient Madiéna Bakhoum Diallo. C’est une infraction dont le législateur a décidé qu’elle était un crime, et que le juge condamne souvent à des peines correctionnelles. ‘On a souvent beaucoup plus en vue la personnalité du criminel que la gravité de son acte’, souligne-t-il.

    ‘Dans certains pays, on considère plutôt le caractère extrêmement vulnérable de la victime et cela devient une circonstance aggravante du meurtre’. Mais, pour le juge, on a un peu l’impression que c’est plutôt des circonstances atténuantes, car les peines n’étant pas très sévères. Tout cela doit faire l’objet d’une réflexion globale, indique M. Diallo. Pour lui, cette réflexion doit se mener non seulement à leur niveau, mais également du côté du législateur.

    Cependant, à en croire le président de la Cour, le système de preuve de l’infanticide n’encourage pas la répression. ‘Il y a des dames qui peuvent, dès le début de leur grossesse, planifier l’infanticide. Elles cachent leur état jusqu’à l’accouchement’, dit-il. En cas d’infanticide, la loi demande au ministère public d’avoir à établir que l‘enfant a été tué. C’est cela l’infanticide. Or, pour prouver que l’enfant a été tué il faut d’abord prouver qu’il est né vivant, soutient Bakhoum Diallo. ‘C’est l’une des grandes difficultés auxquelles l’avocat général se heurte tout le temps’.

    D’après lui, cela interpelle aussi le législateur pour réfléchir par rapport à ce mode de preuve. ‘Pourquoi on ne mettrait pas dans la loi qu’en cas de suspicion d’infanticide la victime est présumée être née vivante ?’, s’interroge le président. Il appartiendra dans ce cas, selon lui, à l’auteur présumé des faits ou ses témoins de prouver que l’enfant n’est pas né vivant. Mais, la tâche n’est pas facile, pense-t-il, quand on demande au ministère public, qui est totalement en amont de toute cette procédure, de prouver que l’enfant est né vivant ou non. ‘C’est ce qui amène les cas de relaxe ou de requalification en cas d’infanticide’.

    A. C. DIOP
    source Walfadjri
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