• L’Afrique à l’honneur au G8 de Deauville

    De gauche à droite, les présidents Ouattara (Côte d'Ivoire) et Issoufou (Niger), Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, le Premier ministre égyptien Essam Sharaf, et Barack Obama (Etats-Unis), à Deauville le 27 mai 2011.
    De gauche à droite, les présidents Ouattara (Côte d'Ivoire) et Issoufou (Niger), Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, le Premier ministre égyptien Essam Sharaf, et Barack Obama (Etats-Unis), à Deauville le 27 mai 2011.
    REUTERS/Kevin Lamarque
    Par Jean-Pierre Boris

    Les pays africains étaient à l’honneur au sommet du G8 de Deauville ce vendredi 27 mai 2011. Les dirigeants égyptiens, tunisiens, ivoiriens, nigériens et guinéens avaient fait le déplacement. Une première destinée à saluer l’évolution démocratique de ces pays qui attendent plus qu’une simple reconnaissance politique : une aide économique.

    D’emblée, avant même sa rencontre avec les dirigeants du G8, le président ivoirien Alassane Ouattara, interviewé sur la radio privée Europe 1, a précisé l’objectif qu’il s’était fixé. Pour relever l’économie ivoirienne de la ruine dans laquelle l’a plongée la guerre civile des six derniers mois, il attend des pays les plus développés, ceux réunis à Deauville, qu’ils s’engagent à lui apporter sur les cinq prochaines années une aide de 15 à 20 milliards d’euros.

    Ce chiffrage dépasse, et de très loin, toutes les promesses faites jusqu’à présent. Côté français, le cumul de toutes les promesses faites par le gouvernement atteint les deux milliards d’euros. L’Union européenne, de son côté, avait annoncé une aide de 180 millions d’euros, tandis que 44 millions ont déjà été débloqués au début du mois de mai à l’occasion de la visite à Abidjan du commissaire européen chargé de l’aide au développement, Andris Pielbags.

    Sarkozy promet quarante milliards d’aide

    Mais les pays d’Afrique du Nord en pleine révolution démocratique n’ont pas été oubliés. Lors du sommet, le président français Nicolas Sarkozy a estimé l’aide qui pouvait leur être apportée à 40 milliards de dollars. La ventilation par pays et par année n’a pas été précisée.

    Toutefois, les dirigeants nord-africains ont, de leur côté, chiffré les besoins de leurs pays. Pour la Tunisie, le Premier ministre Essebsi les situe aux alentours de 25 milliards de dollars d’ici à 2016. L’Egypte estime, pour sa part, avoir besoin de 10 à 12 milliards de dollars sur les douze mois à venir. Le Caire a déjà sollicité l’intervention du FMI et de la Banque mondiale pour la moitié de cette somme.

    Les autres institutions financières internationales, en particulier la Banque européenne d’Investissements et la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement devraient être mises à contribution.

    L’optimisme d’Abdoulaye Wade

    Mais la présence africaine au sommet de Deauville ne se sera pas limitée à ces nouveaux venus. D’autres dirigeants africains ont l’habitude de fréquenter ces sommets. C’est le cas du président sénégalais Abdoulaye Wade qui aura, une nouvelle fois, en ce mois de mai 2011, fait acte de présence. Avant de quitter Dakar, le chef de l’Etat sénégalais a envoyé au quotidien anglophone International Herald Tribune une tribune intitulée « Au sommet du G8, l’Afrique sera entendue ».

    Ce que souligne avec force le chef de l’Etat sénégalais, c’est le changement de regard que posent désormais les investisseurs internationaux sur le continent africain en général et sur le Sénégal en particulier. « Ces investisseurs internationaux, écrit ainsi Abdoulaye Wade, semblent maintenant considérer le Sénégal comme plus fiable que les mauvais élèves européensLa confiance des investisseurs est si grande que notre offre de bons du Trésor de 500 millions de dollars a été sursouscrite en seulement quatre jours atteignant 2,4 milliards de dollars… ».

    Certes, l’Afrique se développe. Sur tout le continent, les taux de croissance dépassent les 5%. L’Afrique du Sud a rejoint le Brésil, l’Inde, la Russie et la Chine au sein des « BRICS ». Le Nigeria est promis à un avenir brillant. Une classe moyenne africaine a fait son apparition. Mais au sommet du G8, à Deauville, en dépit de cette réalité, l’Afrique est seulement inscrite au chapitre « aide au développement ».

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