• Human Rights Watch dénonce les meurtres de partisans pro-Gbagbo à Abidjan

    Human Rights Watch dénonce les meurtres de partisans pro-Gbagbo à Abidjan

     

    La Croix-Rouge ramasse les cadavres à Abidjan, dans le quartier de Yopougon, le 4 mai 2011.
    La Croix-Rouge ramasse les cadavres à Abidjan, dans le quartier de Yopougon, le 4 mai 2011.

     

    Par RFI

    Dans un communiqué publié, ce vendredi 3 juin 2011, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch dénonce l'assassinat de plusieurs partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo par les forces fidèles à l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Des meurtres commis après la bataille d’Abidjan et l’arrestation du chef de l'Etat ivoirien, fin avril et courant mai 2011. L’ONG s’inquiète notamment de la poursuite des violences malgré l’investiture du nouveau président.

     

    Notre dossier spécial : l'après-Gbagbo, les défis de Ouattara

    En un peu plus d’un mois, 149 partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo auraient été tués à Abidjan. C’est le chiffre publié, ce vendredi, par l’ONG Human Rights Watch qui dénonce ces assassinats commis après le 11 avril 2011 donc après l’arrestation de Laurent Gbagbo.

    Entre le 13 et le 25 mai, l’organisation a interrogé plus de 130 victimes et témoins des violences perpétrées dans la capitale ivoirienne. Des interrogatoires qui ont porté surtout sur la bataille d’Abidjan, début avril, mais aussi sur les combats qui ont suivi l'arrivée de Ouattara au pouvoir.

     

    Meurtres de personnes désarmées

     

    Jean-Marie Fardeau

    Porte-parole de l'organisation Human Rights Watch.

    Human Rights Watch estime que la manière dont les FRCI pratiquent la répression dans Yopougon ressemble à une punition collective.

     

    03/06/2011 par Olivier Rogez

    Lors de la sécurisation de Yopougon, un quartier qualifié de pro-Gbagbo, les forces (FRCI) fidèles au nouveau président Outtarra ont tué près de 95 personnes désarmées. La plupart des meurtres auraient ciblé des jeunes et auraient été des exécutions à bout portant, selon Human Rights Watch qui parle d’une « punition collective ».

    Des actes d’une rare violence comme le raconte le frère d’une victime : « Deux d'entre eux ont attrapé ses jambes, deux autres lui tenaient les bras dans le dos, et un cinquième lui tenait la tête. Puis un type a sorti un couteau et a tranché la gorge de mon frère. Il hurlait. J'ai vu ses jambes trembler une fois qu'ils lui ont tranché la gorge, le sang ruisselait. Pendant qu'ils le faisaient, ils ont dit qu'ils devaient éliminer tous les Patriotes qui avaient causé tous les problèmes dans le pays ».

     

    L’ONG dénonce aussi des exécutions extra-judiciaires commises par les membres des FRCI  (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) dans des lieux de détention officiels et officieux et notamment dans les 16e et 37e postes de police toujours dans le quartier de Yopougon.

     

    Un soldat des Forces républicaines interrogé a raconté l’exécution de 29 détenus au début du mois de mai. Une exécution qui s’est déroulée sur ordre de Chérif Ousmane, un proche du Premier ministre Guillaume Soro et commandant des FRCI.

     

    Près de 200 morts attribués aux pro-Gbagbo

     

    Les forces armées fidèles à Alassane Outtara ne sont pas les seules montrées du doigt dans ce communiqué. « Le retrait des milices pro-Gbagbo a également laissé une traînée sanglante au cours de la bataille finale pour Abidjan », écrit HRW. Selon le document, 220 meurtres auraient été perpétrés par les milices fidèles au président déchu dans les jours et les heures avant qu’elles ne soient obligées de quitter Abidjan.

     

    Après la capture de Laurent Gbagbo, les milices se sont déchaînées dans plusieurs zones de Yopougon. Un homme de 65 ans a notamment raconté l’assassinat de ses cinq fils à son domicile le 12 avril. Des corps enterrés dans une fosse commune faisant partie de 14 sites identifiés par l’organisation dans le seul quartier de Yopougon.

     

    Des victimes qui s’ajoutent au nombre très important de meurtres commis durant la période de crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Au moins 3 000 civils ont été tués depuis le mois de décembre par les forces armées des deux camps.

     

    Faire la lumière sur tous ces événements

     

    Pour HRW, il faut désormais faire la lumière sur tous ces événements. Elle appelle a suspendre tous les commandants responsables de ces exactions et notamment Chérif Ousmane. Et surtout, demande au président Ouattara de tenir ses promesses.

    « L'espoir d'une ère nouvelle après l'investiture du président Ouattara va s'estomper rapidement à moins que ces horribles exactions contre les groupes pro-Gbagbo ne cessent immédiatement, a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior sur l'Afrique de l'Ouest à Human Rights Watch. Le président a promis à maintes reprises des enquêtes et des poursuites crédibles et impartiales ; il est maintenant temps de tenir ces promesses

    « Inculpation de l'ancien ministre de la Santé malien, Oumar Ibrahima Touré JAZA U SHAKUR. LES DONS DU DIGNE DE RECONNAISSANCE. PAR LE SERVITEUR ÉTERNEL DU PROPHÈTE, KHADIMOU RASSOUL »

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