• Face à la colère de la rue, le président sénégalais renonce à réformer la Constitution LEMONDE.FR avec AFP | 23.06.11 | 15h47 • Mis à jour le 23.06.11 | 20h55 Manifestation devant l'Asse

    Face à la colère de la rue, le président sénégalais renonce à réformer la Constitution

     

     

    Manifestation devant l'Assemblée nationale, jeudi.

    Manifestation devant l'Assemblée nationale, jeudi.AP/Rebecca Blackwell

     

    Face à la colère de la rue, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a renoncé in extremis, jeudi 23 juin, à son projet controversé de réforme constitutionnelle qui devait assurer son élection et le passage du pouvoir à son fils après son départ, a annoncé aux députés son ministre de la justice, Cheikh Tidiane Sy.

     

    Cette réforme de la Constitution devait abaisser à 25 % le seuil minimum des voix nécessaires au premier tour pour élire un "ticket présidentiel" comprenant un président et un vice-président et ainsi assurer le maintien au pouvoir de Wade père et fils.

     

     

    Tirs de gaz lacrymogènes pendant une manifestation à Dakar, jeudi.

    Tirs de gaz lacrymogènes pendant une manifestation à Dakar, jeudi.REUTERS/FINBARR O'REILLY

     

    M. Sy a annoncé le retrait de cette mesure aux députés peu après l'ouverture de la séance plénière où elle devait être adoptée. Le président Wade "a pris en considération vos préoccupations" et "a pris bonne note" de toutes les réactions, "il m'a chargé de retirer ce projet de loi", a déclaré le ministre, l'air grave, suscitant des applaudissements nourris. Au même moment, l'hémicycle résonnait de temps à autre de tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des manifestants qui jetaient des pierres à l'extérieur de l'Assemblée.

     

    Entre un et plusieurs milliers de personnes, selon différentes estimations, avaient pris position devant le portail de l'Assemblée, dans un face à face tendu avec des policiers anti-émeutes. Les affrontements avaient cessé en fin d'après-midi, laissant place à un rassemblement.

     

    UNE DIZAINE DE BLESSÉS

     

    Ces heurts ont fait au moins dix blessés, "dont un officier de police", selon l'Agence de presse sénégalaise. Un journaliste de l'AFP a vu un gendarme en sang, blessé par un projectile. L'ambassade de France avait invité les Français à limiter leurs déplacements en raison "des manifestations de protestation ou de soutien au projet de réforme constitutionnelle" qui "sont à prévoir aujourd'hui, 23 juin, à Dakar comme en province".

     

     

    Le projet de réforme de la Constitution du président Wade a déclenché la colère de la rue sénégalaise.

    Le projet de réforme de la Constitution du président Wade a déclenché la colère de la rue sénégalaise.REUTERS/FINBARR O'REILLY

     

    Jeudi, la France s'est dite "surprise" que cette réforme constitutionnelle "n'ait pas été précédée d'une large concertation". "Sur la forme, on peut être surpris qu'une réforme aussi importante, présentée à moins d'un an d'une échéance électorale majeure, n'ait pas été précédée d'une large concertation avec l'ensemble des acteurs politiques du pays", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Bernard Valero, sans vouloir faire de commentaire sur le fond de la réforme.

     

    L'affaire du "ticket présidentiel" a enflammé la rue sénégalaise et diverses composantes de la société : jeunes, syndicats, opposition, société civile… Des manifestations, réprimées, ont eu lieu mercredi dans différentes villes comme Kaolack (Centre), Ziguinchor (Sud) et Dakar. Dans la capitale, des groupes de jeunes avaient été violemment dispersés par les forces de l'ordre, qui ont interpellé un nombre indéterminé de personnes. Parmi celles-ci figurent deux rappeurs, dirigeant le mouvement Y en a marre, engagé contre les "injustices" du régime d'Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000.

     

    Le chanteur Youssou N'Dour est sorti de sa réserve en dénonçant "une forfaiture" qui "hypothèque l'avenir du pays". Les Etats-Unis se sont déclarés "préoccupés", tout comme l'Union européenne, par une réforme qui risque d'"affaiblir les institutions démocratiques du Sénégal".

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